La pédiatrie selon Romu

Y parait que je dois vous relater notre cours de pédiatrie...

Comme le raconte Julia, on était un peu décalqués (faut dire que lever à 6h30, plus shopping dans la matinée, ça aide pas pour être comme un charme à 14h50)...

De plus, Astérix à poil sous sa tunique et en sandalettes en cuir, avait 20 minutes de retard.
Ce n'est pas tant la profusion des femmes-polichinelle (madames patates, culbutos, bref, vous connaissez maintenant les différentes désignations des "consoeurs" de Juju) dans ce couloir qui me dérangeait que l'attente commune que nous avons tous vécu ensemble.
Comment dire, je sentais une forte complicité entre toutes, à épier la porte de l'ascenseur pour vérifier l'arrivée  du pédiatre. La tension était palpable à chaque fois que cette foutue porte délivrait une nouvelle femme "barbapapa"... Celles qui déjà résignées et prêtes à abdiquer, mais quand même un peu coincées parce qu'elles avaient eu la faiblesse de se laisser glisser pour s'avachir parterre, contre le mur du couloir, soupiraient encore plus bruyamment que les autres.
Lorsqu'enfin il est arrivé, nous étions une bonne trentaine dans le couloir qui mène à l'amphithéâtre.
Il a pris une chaise sur l'estrade, a longuement respiré, puis, calmement, nous a énoncé quelques évidences.
C'était très apaisant à entendre.
Pour démarrer, il a décrété que nous passions la moitié de notre vie à penser à l'avenir, et l'autre à songer au passé. Il nous a donc invité à nous concentrer sur le présent, et que c'était crucial pour l'accueil de bébé.
Car un bébé n'a besoin de rien d'autre que d'attentions et de calins.
Il nous a demandé de nous mettre à sa place, au chaud, autoalimenté par le cordon (donc sans connaissance de la sensation de faim), bien balancé et suspendu dans le liquide amniotique, toujours à bonne température (donc sans connaissance du froid ou du chaud), intimement lié à Maman...
Selon lui, nous avons beau parcourir les livres dédiés, cela ne nous sera d'aucun secours pour l'heureux événement.
Bébé est quelqu'un qui subit la vengeance de l'utérus qui est un muscle qui au bout d'un moment a envie de retrouver des proportions "normales'".
Donc, le jour J, après un travail de 8 heures en moyenne (il nous a prévenu que c'est la durée moyenne pour un premier accouchement), bébé très malmené par les contractions allait entrer en phase d'expulsion, un terme policier (sic) employé par les sages femmes ( ce qui est marrant, c'est qu'au fil de nos différents cours,  nous avons bien senti un petit corporatisme, la sage-femme qui critique le pédiatre et l'anésthésiste qui critique la sage femme  :-),  ils ne peuvent pas s'empêcher d'un minimum de lyrisme).
Les différentes études démontrent que plus de 90% des bébés, avant une heure de vie, ont réussi à trouver le sein de Maman, graal absolu du moment.
Ensuite, après son ascension sur le buste de Maman, bébé regarde autour de lui puis, exténué, s'endort, plusieurs heures d'affilée.
Et on croit qu'on a enfanté d'un bébé dormeur... Que nenni! Ce n'est en fait qu'un peu de répit car le bout d'chou, faut bien qu'il récupère de son arrivée.
Vous pensez bien que je n'ai pu m'empêcher de l'interroger sur les moyens à disposition pour bébé pour reconnaître les siens...
Il m'a répondu que l'odorat était majeur mais que je n'avais pas à m'inquiéter, car pour bébé je serai la voix qui fait tellement plaisir à Maman (et aux voisins, je rigole ...).
Astérix a ensuite décrit les activités pratiquées à la maternité durant les 3 jours qui suivent la naissance.
En gros, on pouvait envoyer ballader les sages-femmes et leurs courbes: bébé allait se vider pour perdre du poids puis rebondir ensuite et entamer sa croissance.
Il nous a expliqué que le lait maternel n'était disponible qu'au bout de 3 jours et que tout ce qui se passait avant n'était qu'une sorte de travaux pratiques histoire de s'entraîner avant le festin. En gros, bébé ,ne se nourrit que de 10 à 20 mg pendant 3 jours (2 cuillers à soupe je crois). Après, que ce soit biberon ou sein, c'est un festival.
Côté bain, pas beaucoup d'occasions, sauf le 2 ème jour (sa préférence allant plutôt aux massages).
Je me rappelle avoir également demandé au pédiatre son sentiment quant aux divers gadgets du type cale pour dormir (c'était une question d'appel pour connaître son avis sur "sur le dos, le ventre ou autrement pour le sommeil de bébé").
Il m'a simplement répondu que depuis le début du cours, tout le monde dans la salle avait modifié sa position plusieurs fois de suite et recalé son dos et donc, que si je souhaitais que bébé s'ankylose, il n'y avait rien de mieux qu'une cale.
Pour finir  en beauté, comme il avait insisté sur le besoin que nous soyons en forme pour appréhender l'heureux événement, je l'ai interrogé pour connaître ses préconisations en terme de stratégie de gestion des différentes "crises" nocturnes de bébé. Sommes nous obligés de nous réveiller tous les deux ou bien ne vaut-il pas mieux que l'un se repose pendant que l'autre est au front des calins, du biberon ou du changement de couche.
Comme il a bien senti l'arrière-pensée subversive de ma question, il m'a répondu que le mieux était que je joue mon rôle de référent et que je contribue au bonheur de l'équilibre familial, et que de toutes façons, je ne pourrais pas échapper au coup de coude nocturne, ponctué du fameux "chéri, tu lui fais son biberon?".

Je pensais avoir posé la question qui tue mais non, une de nos voisines (que j'avais d'ailleurs aidée à se relever dans le couloir parce que Juju m'avait lancé le regard noir du type "si tu ne le fais pas tu es un goujat"), certainement mise en confiance par la grande tolérance d'Astérix face à mon flot de questions à la noix, et bien elle s'est fendue d'un :" Et que pensez-vous des nounous qui ont un chien?"

Pendant une seconde, voici l'image que j'ai eue en tête (puis mon esprit s'est évadé vers les différents malheureux et récents faits divers entre chiens et enfants):

En conclusion: le cours de pédiatrie nous a paru évident, simple et léger.
Nul doute que nous trouverons facilement nos marques avec une telle préparation !

Romu

Comments

[marieetantoine]

Mon romu, je t'adore, cette façon que tu as de faire craquer le personnel médical est inimitable. Bien entendu je pense que tu vas te faire virer de la salle d'accouchement, chose que je n'ai pas réussi à faire car c'est moi qui accouchait ! Je te passe le flambeau, rend moi fière de toi !

[soso]

Il est tres agreable de vous suivre toutes les semaines depuis mon poste de travail, à defaut de vous voir. Julia tu rayonnes comme d'hab et romu implique, peut etre un peu anxieux...Et toi ma Juju ca va à l'approche du jour J? Je vous embrasse tous les deux et gros bisous sur ton ventre ma juju.